Le président français voudrait que 13 millions de doses soient transférées à l’Afrique pour vacciner les 6,5 millions de soignants du continent.
Dans un entretien accordé au quotidien britannique Financial Times, jeudi 18 février, le président français Emmanuel Macron a proposé que les pays riches transfèrent entre 3 % et 5 % de leurs stocks de vaccins contre le Covid-19 à l’Afrique. Le chef de l’État français a soumis cette idée à la réunion des dirigeants du G7, incluant les États-Unis. Concrètement, il s’agit d’organiser l’envoi immédiat de 13 millions de doses de vaccins pour que le continent puisse vacciner ses 6,5 millions de soignants.
« Si nous, Européens, Américains, savons livrer le plus vite possible ces 13 millions de doses, ça vaut notre crédibilité. Mais, si nous annonçons des milliards aujourd’hui pour donner des doses dans 6 mois, dans un an, nos amis africains iront acheter des doses aux Chinois, aux Russes et la force de l’Ouest ne sera pas une réalité. », a-t-il plaidé lors de la conférence sur la sécurité de Munich, à laquelle participaient notamment le président américain Joe Biden et la chancelière allemande Angela Merkel.
Vers un soutien massif à Covax, les dirigeants du G7 ont convenu un peu plus tôt vendredi de plus que doubler leur soutien à la vaccination anti-Covid dans le monde, à 7,5 milliards de dollars, notamment via le programme Covax, piloté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Covax vise à fournir cette année des vaccins à 20 % de la population de près de 200 pays et territoires. Mais la question du calendrier de livraison aux pays pauvres demeure, alors que les pays occidentaux attendent impatiemment d’être livrés.
« Le continent africain a 6,5 millions de soignants, il faut 13 millions de doses de vaccins pour les protéger, permettre au système de soins de résister. Ça représente 0,43 % des doses que nous avons commandée. », a-t-il fait valoir.
Les grandes puissances ont lancé depuis janvier des campagnes de vaccination massive, mais les pays défavorisés restent à l’écart du mouvement. En Afrique, seuls quelques pays ont commencé. Or, les pays riches ont commandé d’énormes quantités de doses sans savoir si ces vaccins seraient efficaces et, vu le nombre de projets qui ont abouti, ils se retrouveront avec des centaines de millions de doses excédentaires. Le président français voit dans l’aide à la vaccination en Afrique un enjeu de santé mondiale, mais aussi de lutte d’influence avec la Chine et la Russie sur le continent. Plusieurs pays africains ont récemment reçu de premiers lots de vaccins offerts par la Chine.
Par Foco
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